Ornicard
"L’originalité dans ma musique, ce sont les textes soignés et poétiques et la sincérité de ma démarche."
Swift : Pour commencer, est-ce que tu pourrais te
présenter pour ceux et celles qui ne te connaîtraient
pas ?
Ornicard : Ornicard, vingt-six ans, originaire de
Province, en Lorraine dans le coin de Bitche. Cela fait
cinq ans environ que je m’investi à fond dans le Rap.
S : Quelle est l’origine de ton Blaze et pourquoi
celui-ci ?
O : C’est parti d’un livre de grammaire que ma mère m’a
acheté. Il y avait un petit chat qui s’appelait OrNiCar. C’est par rapport aux règles des conjonctions de coordination
que sont : Mais Ou Et Donc Or Ni Car. Cela vient aussi de
mon pseudonyme Internet et je l’ai gardé comme nom
d’artiste. Et pour le ’d’, c’était pour le site Internet, sans le ’d’ en fait
cela était déjà pris, donc le plus simple c’était de
rajouter une lettre, d’où Ornicard.
S : Tu es dans la Musique depuis cinq ans à peu près.
Peux-tu nous parler de ton parcours ?
O : Depuis tout petit, j’ai toujours aimé être créatif. J’ai commencé par le dessin, puis je suis passé à l’écriture car j’ai remarqué qu’il était beaucoup plus simple de raconter une histoire qu’en passant par une Bande Dessinée. J’ai écris des poèmes avant de passer au Rap. J’ai commencé à écrire tard, vers 17 ans. J’étais le mec un peu à l’écart, de qui on se moque et donc pour palier à cette souffrance je me suis mis à l’écriture comme un exutoire au début. C’était l’époque Eminem et je me reconnaissais un peu dans le personnage. Mon premier projet était un album, enregistrement maison mixé et avec mastering, sorti en 2006 sous forme de pochette single, un 17 titres. Il s’appelait ’’Regards’’ avec des sujets sur ma vision sur différents thèmes tel que la société, l’amour mais aussi un côté comique, plutôt de l’egotrip tourné en dérision avec des productions originales, pas de Faces B, avec des producteurs comme Karl Colson, Ludocavic, Seth... Puis j’ai enchaîné en 2008 avec l’album ’’Ephémere’’, avec pour principale thématique la rupture amoureuse sur des instrumentales de Karl Colson, Zenghi, Ché.sko mais aussi des thèmes conscients toujours, histoires de guerre, la mort... C’est un album assez mélancolique dans son ensemble.
S : Ton actualité est assez chargée, puisque tu nous prépares deux albums bien distincts. Quels en sont les concepts ?
O : On va commencer par celui qui sortira le 14 février prochain pour la Saint-Valentin, comme j’aime beaucoup les femmes et qu’elles sont ma raison de vivre, je voulais leur offrir en cadeau ce projet : ’’Je t’aime et toi ?’’. Le concept est que chaque mois depuis Août 2009, j’offre un titre en téléchargement gratuit avec un visuel, réalisé par Nathalie Pahon. Et pour la sortie nous retrouverons deux inédits et des surprises. Les visuels des deux inédits sont des dessins réalisés par Murielle Lambrecq. Elle s’est inspirée des chansons pour faire les représentations. C’est un clin d’œil aussi par rapport à mon passé dans le dessin, un art que j’affectionne tout particulièrement. J’accorde beaucoup d’importance au visuel autant qu’à la musique, j’ai pris conscience de cela récemment. L’originalité est que chaque chanson est accompagnée d’une photo dont le visuel est réalisé par Nathalie Potart. L’ordre des chansons est travaillé de la rencontre à la rupture. On retrouve également la même modèle : Beverley sur les photos du projet réalisées par Alban. Les productions quant à elles, ont des influences diverses, salsa, rock et pop… Ce qui montre l’ouverture des thèmes qui ne touchent pas qu’un public rap. A la production on retrouve DJ Joke, Quietheart, Mattanoll...
Le second projet c’est un Album 26 titres en sortie digitale également : ’’Il n’est de Richesse que d’Hommes’’ avec des thèmes autour de l’humanisme, histoire de remettre les hommes au centre avant le pouvoir, l’accumulation inutile de richesses et le matérialisme à tout va... Il sera très certainement disponible en Mars-Avril 2010 avec des featurings de Two Face, Kaiman, Gwenzel, Jimmy Cena, Maxouheil... et avec des productions de Karl Colson, Dedou, Lartizan, Catharsis... On
Retrouve également des morceaux qui ne sont pas forcement autour de la thématique, genre sur la pluie et sur des thèmes mélancoliques tel que la solitude, chanson qui a été clippée par Ambroise Bucher.
S : Tu as donc un album entier sur l’Amour. Pourquoi ce thème, à l’heure où l’on cache un peu ses sentiments ?
O : J’ai une grande sensibilité personnelle et la façon dont j’ai été éduqué m’amène à avoir une facilité à me livrer et à exprimer mes sentiments. J’aime la démarche sincère de la musique et quand mes chansons parlent de mes histoires personnelles à tel point que l’on peut y retrouver les noms des personnes concernées, celles qui m’ont inspiré. Puis, pour moi cela fait parti du jeu de séduction que de faire un morceau pour une fille à tel point que je me sens très proche de ma musique et qu’elle devient indispensable. Pour aller plus loin, chaque instant, le plus anodin soit-il, peut m’amener à l’écriture et à la musique. La musique égaie ma vie, la vie en général et c’est une façon aussi de laisser une trace de mon passage sur
Terre, de mon vécu et il y a le coté universel qui me plait également, le fait que quelqu’un se reconnaisse dans ma musique. C’est bien la mon objectif ultime : que les gens se reconnaissent. « Ah tiens, j’ai vécu, j’ai ressenti la même chose... »
S : Qu’est-ce qui t’a marqué musicalement et ce qui t’as poussé à en faire toi même ?
O : Dans le Rap, on peut citer Mc Solaar, puis j’ai enchaîné sur l’époque Dr.Dre et Eminem. Il y a aussi des influences Rock comme Nickelback, Staind, Incubus, puis beaucoup de chansons Allemandes. Récemment un peu de variété française comme Aznavour, Bénabar, Corneille, Rose... En Rap Français, ce sont des gens comme Keny Arkana, Hocus Pocus et surtout Nakk coté écriture. J’aime leurs approches au niveau des thématiques abordées, originales...
S : Qu’est-ce que tu aurais a dire a quelqu’un qui ne te connais pas afin que celui-ci arrive à entrer dans ton univers ?
O : L’originalité dans ma musique, ce sont les textes soignés et poétiques, la sincérité de ma démarche. Le timbre de voix peu commun, d’où le logo en forme de canard, on y comprend la, la référence à ma voix. Ce sont surtout les critiques qui vont me pousser à m’amener en auto-dérision. Ne venant ni de ville ni de cité, je ne vais pas aborder les mêmes thèmes. Ce qui me désole, c’est l’association que l’on fait avec le Rap, les préjugés que les gens peuvent avoir sur ma musique alors que non, il faut s’ouvrir. Ce que je fais est différent et cette différence est une richesse, d’autant plus
que « Je t’aime e toi ? » c’est un projet où je me suis beaucoup investi, aussi bien financièrement que personnellement et donc la reconnaissance commence déjà par le fait que les gens prennent le temps de le télécharger et fassent l’effort de l’écouter. D’autant plus que c’est gratuit. Il peut se passer quelque chose comme rien, mais vous en sortirez toujours musicalement enrichi par le travail au niveau musical, avec des gens très talentueux à la production.
S : Est-ce que tu peux rajouter un dernier mot pour ceux qui suivent StriclyHipHop ?
O : Continuez à soutenir la Presse Indépendante ! Merci a Swift pour l’Interview, de s’être rendu disponible. Moi même
j’interview des gens via www.BlazeHipHop.com un site de promotion d’artistes HipHop indépendants. Par
exemple cette après midi, je vais interviewé Rachid Wallas et donc je comprends ta démarche, je la soutiens du fond du cœur !
StriclyHipHop
Janvier 2010
StriclyHipHop Mag #4 contient également un dossier sur Rockin Squat, des interviews de Shak, Farhad, Tiers-Monde, James Izmad, Ornicard, Larme Amer, Stereo Black Starr... Il est à télécharger gratuitement sur http://striclyhiphop.skyblog.com ou directement ici : Télécharger :
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Publié par
, le 10.03.2010